Affronter un nid de frelons asiatiques

Habituée à tout gérer moi-même sur mon domaine, je pensais traiter le nid de frelons asiatiques découverts avec une bombe avant le lever du soleil. En regardant des vidéos, j’ai réalisé que ma combinaison d’apiculture ne serait pas suffisante en cas d’attaque. Je suis heureuse d’avoir trouvé un spécialise pas trop loin de chez moi, à Rédéné, TipTaupeBreizh.


Je profite des beaux jours pour restaurer les façades et terrasses que j’ai faites il y a 21 ans. J’ai nettoyé au Kärcher les enduits de chaux sur les façades et je prépare le chantier des menuiseries à reprendre au mois d’août. La dernière semaine du mois de juillet 2022 a été intense.

Le trou de vol du nid de frelons était derrière les branches de vigne et de rosier près du dernier luminaire de la façade de ma cuisine en cours de restauration

Découverte d’un nid de frelons

Grande émotion le samedi 23 juillet en fin d’après-midi. Pleine d’élan et d’ardeurs, je nettoyais le dernier luminaire de ma terrasse en le dégageant des branches de rosiers et de vigne, quand je me suis trouvée devant des frelons sortant de dessous le toit de l’ancienne cuisine.

J’avoue avoir changé mon programme pour travailler à l’abri dans la cuisine. Ce n’était pas plus mal, j’ai ainsi nettoyé complètement les deux fenêtres à l’intérieur comme à l’extérieur, en passant le nettoyeur vapeur sur les vitres et les bois, bois qui seront prêts à être huilés dès que j’aurai résolu le problème de la proximité du nids de frelons asiatiques.

Je n’ai pas osé prendre ma douche au lavoir comme je le fais d’habitude, été comme hiver depuis des années, ce qui me maintient en bonne forme.

Je n’osais plus aller dans la pergola-serre où j’avais été si sereine les derniers jours à écrire sur mon iPad ou à rempoter des tomates, alors que les frelons devaient être derrière les branches que j’ai taillées pour dégager le luminaire ouest.

Je n’étais pas trop fière le dimanche matin. Avant de descendre, après une bonne nuit de huit heures, je me suis demandé lequel de mes « chevaliers blancs » j’allais pouvoir appeler pour résoudre mon problème. J’ai la chance d’avoir quatre amis que je peux appeler quand je ne vois pas de solution personnelle.

La routine quotidienne m’appelait, je suis allée m’occuper des poules et j’ai fait le yoga sur ma plage devant la mare pour réfléchir.

La mare et sa plage, un bel endroit pour méditer et réfléchir

Je pensais aller le lundi à Bricodécor, la grande surface de bricolage locale, acheter une bombe, pour mettre le produit toxique dans le trou de vol avant le lever du soleil. Même si je n’aime pas utiliser le moindre produit chimique, je ne voyais que cette solution à ma portée.
Je pouvais peut-être demander à mon camarade apiculteur du Belon, Michel, d’intervenir avec moi, il a un équipement, alors que Morgan, Bruno et Marc n’en ont pas. Je n’allais pas les mettre en danger.

Puis, je suis remontée prendre mon petit déjeuner et j’ai décidé d’observer les frelons. Ils étaient déjà actifs, leur vol sortait directement de dessous le toit et montait vers le haut au-dessus de la pergola. En fait, ils ne se préoccupaient pas de moi et il n’y avait donc pas d’urgence à appeler au secours. Mon principe d’autonomie m’invite à toujours trouver des solutions moi-même avant de faire intervenir des tierces personnes.

J’ai fait de nouveaux appâts anti frelons et j’ai rechargé le piège de la serre. J’avais mis deux pièges dans le figuier pour préserver les rares figues qui n’ont pas le temps de grossir et mûrir comme elles le devraient. J’ai vu plusieurs frelons y entrer, c’est donc efficace.

Les abeilles de ma ruche ont une activité très réduite depuis la grosse chaleur de lundi dernier 18 juillet. Ont-elles été attaquées par les frelons ?

Le lundi soir, j’ai regardé des vidéos sur le traitement de destruction d’un nid de frelons et j’ai réalisé que j’étais bien présomptueuse de vouloir faire ça moi-même. J’ai donc fait un mail à la mairie de Moëlan pour signaler le repérage du nid à côté de ma porte de cuisine et demander l’adresse d’un professionnel. Je n’ai pas eu de réponse.

C’est mon ami Marc, un de mes quatre chevaliers blancs, qui a trouvé un dépanneur de la région pour détruire le nid de frelons : Tip Taupe Breizh de Rédéné, une commune proche, après Quimperlé. Il l’a contacté le lundi soir. Le mardi matin, je remplissais le formulaire en ligne. Le responsable Yannick Bouguennec me répondait très rapidement, je lui envoyais des photos pour situer le nid que j’avais vu de l’intérieur du bâtiment inutilisé mitoyen de ma cuisine. Il est venu le mercredi soir à 21 heures, au coucher du soleil, quand les frelons sont rentrés au nid.

Le nid apparent à droite est dans un espace où le placoplâtre est tombé, entre les chevrons, sous la volige. Le trou de vol est sous les ardoises à l’extérieur.

Méthode utilisée

Le nid de frelons a été détruit avec un gros aspirateur Stilh. Il était sous la volige, sur trois rayons. Plus grand qu’il ne semblait à l’extérieur. Si on n’avait pas pu voir le nid dans le bâtiment inoccupé, il aurait fallu injecter du produit dans le trou de vol, ce qui empoisonne les frelons, mais aussi les oiseaux etc. La solution de l’aspirateur est pratique et non-toxique. Elle m’a rassurée.

Les frelons n’étaient pas agressifs du tout. Moins que les guêpes, ce que m’a confirmé le dépanneur.

Les trois rayons construits entre la volige de la toiture en ardoises et le placoplâtre du plafond étaient beaucoup plus importants que ne le laissait voir le nid apparent.

Nous avons rendu hommage aux talents de bâtisseurs de ces énormes frelons asiatiques. Adversaires par nécessité vitale, mais respectueux de leur savoir-faire de grands architectes avec de petits moyens.

Le dépanneur a eu Daniel Jaffré, le concepteur du piège à frelons Jabeprode, comme formateur pour des solutions écologiques dans les destructions d’espèces invasives et nocives.

Le dépanneur m’a dit qu’en ce moment ça ne servait à rien de leur mettre de la bière et du vin blanc, on peut les attirer avec du simple sirop de grenadine. On peut aussi leur mettre des huîtres dans le piège comme celles qui me restent de ma dernière pêche à Merrien. Ils cherchent les protéines, comme le poisson, ce qui explique que mon camarade apiculteur voit beaucoup plus de frelons asiatiques au port de Belon que je n’en voyais jusqu’à ces derniers jours. Il était temps d’agir.

Ma ruche a perdu de l’activité depuis la semaine dernière, vu la taille du nid, le dépanneur pense que les frelons s’y sont nourris.

Après la destruction du nid

Des frelons errants cherchaient à retrouver leur nid. Je m’en méfiais plus que précédemment, car ils entraient dans la serre, ce que ne faisaient pas les autres, qui entraient directement dans le trou de vol dans le mur. J’ai rechargé les pièges avec de la grenadine et des huîtres. Je garde la bière et le vin pour mes visiteurs et moi !

Le dépanneur m’a envoyé la photo des frelons retirés du bac de l’aspirateur. Si je n’avais rien fait, ma ruche serait sans doute morte et j’aurais perdu tous mes fruits de saison.

Ouverture de l’aspirateur de chantier après trois jours : le nombre de frelons est impressionnant. Les larves dans les grands rayons étaient aussi nombreuses.

J’ai repris mes travaux sur ma façade et mes terrasses avec sérénité.

Décapage de la terrasse avant la maçonnerie prochaine pour faire un soubassement en bas des murs et réparer les joints entre les pierres

Prenez soin de vous, de vos proches, des plantes et des animaux dont vous avez pris la responsabilité. Parfois, des professionnels peuvent vous relayer et apporter leur compétence et leur savoir-faire à vos problèmes en respectant le plus possible la nature.
Gaelle Kermen
Kerantorec, le 31 juillet 2022

Merci à TipTaupeBreizh de Rédéné (29300) d’être intervenu rapidement et efficacement.
https://tiptaupe-breizh.fr/

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De l’autosuffisance en philosophie de vie

En sortant de ma fièvre covidienne le 4 mars 2020, j’ai eu de nombreuses visions d’un monde nouveau que j’ai mises en action dès que j’ai pu retrouver mes forces et je dirai que ces actions m’ont aidée à retrouver mes forces.

Il est temps que je livre mes témoignages. Voici mes réflexions matinales.

J’éprouve une immense satisfaction à me nourrir de mes produits. Certes, je n’ai pas tout ce que dont je pourrais disposer si je faisais mes courses comme tout le monde en magasin. Je n’ai plus de beurre en ce moment, et pour une Bretonne, c’est un manque culturel certain, mais je me suis satisfaite de graisse de canard du confit de Bruno depuis quelques jours et depuis hier soir je prends du saindoux. Je peux me passer des choses que je n’ai pas. Je pourrais aussi me dispenser du saindoux et passer à l’huile d’olive. Pour l’instant, je fais comme ça. Je m’adapte à la pénurie. Je compense avec d’autres bienfaits de mon terroir.

Hier, j’ai commencé à préparer les choux blancs, que j’ai récoltés au potager du verger. J’ai fait un coleslaw avec le premier chou et une carotte rapée. J’ai mis la fin dans un bocal en lactofermentation. J’ai quatre autres choux à préparer sous cette forme. Ma première choucroute préparée ainsi a été un vrai régal. Rien que le chou macéré avec du gros sel et de l’huile d’olive me suffirait.

Je me nourris et me soigne aussi avec les radis noirs. Je dois en faire du sirop qui complètera la cure de sirop de cynorhodons que je fais depuis quelques jours. Quand la gorge me gratte ou que je commence à tousser, j’ai désormais le réflexe de prendre une de mes préparations, soit de manger un gros morceau de radis noir qui dégage tout de suite les bronches, soit de prendre une cuillerée de sirop de cynorhodons qui adoucit la gorge. Quand mon rucher sera productif, le miel viendra compléter les soins.

De même, il y a longtemps que je n’achète plus de démaquillant du commerce, je me lave avec de la sève de bouleau et on m’a plusieurs fois complimentée pour mon joli teint. Une vraie revanche pour moi qui ai été dans ma jeunesse si complexée par mon acné.

Les temps politiques sont si incertains que je ne suis pas sûre d’être autorisée à aller faire mes courses si je persiste à ne pas me faire vaccinée. Je ne crois aucun des mensonges contradictoires de la doxa officielle et je ne vois aucune raison à me faire inoculer un poison mortifère alors que j’ai parfaitement dominé le coronavirus quand il m’a atteinte. Je dois donc être la plus autonome possible. Cela ne me pèse pas, je n’ai pas fini d’explorer mes talus bretons et leurs richesses.

Chaque matin, je m’émerveille de commencer ma journée avec mes bons produits, l’œuf frais de mon poulailler, le sirop de cynorrhodons de mes églantiers, le jus et la marmelade des pommes de mon verger. J’ai un sentiment d’abondance que je n’ai jamais connu de ma vie. Je me sens riche, non pas d’argent, mais de la nature qui m’entoure et me protège de ses bienfaits. Je rends grâce en permanence de cette harmonie. Cette gratitude est un gage de bonne santé et de joie de vivre.

Belle fin de semaine, prenez-soin de vous !

Gaelle
Kerantorec, le 3 décembre 2021

Conserve de choux et radis noirs

J’ai pu avancer le traitement des légumes récoltés cet automne, les radis noirs en sirop et les choux en lactofermentation.

J’ai tout préparé ainsi :

J’ai coupé les choux bien lavés en quatre, enlevé le trognon, détaillé les quartiers en fine lamelles au grand couteau, plus facile que la mandoline que je ne sais pas bien utiliser ou le moulin Moulinex utilisé la veille pour faire un cole slaw avec une carotte et un chou.

Pour le radis noir, le cône à lamelles du Moulinex est très bien, j’ai obtenu des tranches fines.

J’ai pesé 1,4 kg de chou et mesuré 14 g de gros sel de mer non raffiné, bien mélangé dans un grand cul de poule avec du cumin et des grains de genièvre. J’ai mis l’ensemble déjà un peu réduit dans la cassole en terre espagnole. J’ai ajouté des piments d’Espelette.

J’ai râpé deux radis noirs et j’ai ajouté du sucre dans le saladier en les mélangeant souvent.

J’ai tout mis au réfrigérateur. J’ai laissé une nuit.

J’ai mis en pots le lendemain.

J’ai récupéré le jus du radis noir en le passant dans un chinois avec un filtre à café en papier. J’ai la valeur d’un petit flacon de 100g. Ce type de sirop est à utiliser rapidement et à faire selon les besoins, en particulier contre les maux de gorge et bronchite.

Le radis noir se conserve bien en pleine terre, j’ai laissé ma plate-bande en place. Je veillerai à la pailler pour mieux la protéger.

J’ai mis le reste des tranches pour finir un petit pot de choux-carottes restant après le coleslaw. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

J’ai massé le mélange des choux dans deux pots en verre Le Parfait en tassant bien à la main, puis au pilon, jusqu’à ce que le jus naturel remonte jusqu’au-dessus du mélange. J’ai fini par des feuilles de chou pour éviter la moisissure. J’ai fermé par des caoutchoucs déjà utilisés. Je surveillerai. C’est une méthode très économique.

Bonne conservation des récoltes en perspective.
Prenez-soin de vous.

Gaelle Kermen, Kerantorec, le 6 décembre 2021

Genealogie : géolocalisation sur Heredis

Les nouveaux logiciels de généalogie nous permettent de cartographier les migrations de nos ancêtres à travers les siècles. Voici la méthode que j’ai employée pour géolocaliser les lieux enregistrés dans le Dictionnaires des lieux sur Hérédis 2019.

Actualisation du 16 novembre 2019
Je suis en train de tester la version 2020 d’Hérédis et déjà je vois un grand pas en avant sur la géolocalisation des lieux dits Subdivision, des adresses pour parler plus simplement.

Capture d’écran 2019-11-16 à 18.14.06

Ma méthode est donc obsolète pour ce logiciel. Mais la démarche peut être inspirante.


Ma commune s’appelait Moëlan avant que mon grand-père Louis-Marie Le Doze, dès 1924, demande qu’on ajoute sur-Mer pour que son courrier d’affaires ne parte pas sur Meslan ou Doëlan. Le décret d’appellation Moëlan-sur-Mer a été signé par le Président Gaston Doumergue en 1929.

Lorsque je tentais de localiser leurs migrations, si je ne mettais que l’appellation actuelle de la commune, mes ancêtres nés aux XVIIe, XVIIIe, XIXe siècles et au début du XXe, étaient réputés nés ou morts au centre du bourg de Moëlan, à l’église Saint-Melaine. Pour la rédaction des mémoires de mon village, il me fallait savoir d’où étaient venues les générations précédentes. J’avais besoin de précisions.

J’ai repris tous les noms des lieux de la commune enregistrés pendant des années sur le logiciel Geditcom pour faire une harmonisation des appellations et surtout géolocaliser chaque lieu d’événements majeurs. Au fil des saisies, j’avais utilisé différentes graphies, sur le logiciel Geditcom, puis Hérédis. Pour travailler sur l’arbre préparé pour la rédaction de cet ouvrage, il me fallait une seule appellation.
Je notais le code de la commune : 29350
Puis la région : Bretagne.
Le pays : France.
Enfin, j’ai fait la géolocalisation de chaque village et j’obtenais quelque chose d’aussi parlant que mes parcours Strava à vélo.

CartographieAncetresKerantorec.png


Méthode de géolocalisation généalogique

Sur le Dictionnaire des lieux du logiciel Hérédis (version Mac), je note ainsi les lieux de naissance, qui déterminent l’origine des ancêtres.

Le dictionnaire a une icône avec un panneau indicateur.

IconeDicoLieux.png

Je clique sur ce lien. https://www.coordonnees-gps.fr/conversion-coordonnees-gps.

Je cherche la géolocalisation du lieu que je veux enregistrer sur le site. Je tape l’adresse et le lieu, la commune et la région s’affiche dès que le village est repéré.GPS-adresse.png

Je clique sur le bouton Obtenir les coordonnées GPS.GPS-saisie-nom-lieu.png

Les données GPS s’affichent en degrés décimaux.GPS-degrés-décimaux.png

Je les copie dans les champs du lieu à enregistrer dans le Dictionnaire des lieux Hérédis.

GPS-acte-nouveau-lieu.png

La commune que je viens d’enregistrer s’appelle donc Kerandrège, Moëlan, avec toutes les références nécessaires pour la géolocalisation. Le lieu s’affiche dans la carte de droite. Je peux cliquer sur OK pour faire l’enregistrement et continuer la saisie de l’événement en cours.
Je pourrai mettre des photos dans le champ de gauche en haut quand je visiterai les villages à vélo, au gré des vies des ancêtres.

Note importante
Comme on le voit en bas de la capture d’écran, la Subdivision est prévue dans les champs d’enregistrement des données d’état-civil sous celui de la Commune pour le Domicile, mais on ne la retrouve pas au moment de préciser l’adresse dans le Dictionnaire des lieux. Il serait plus pratique d’avoir un champ Subdivision avant celui de la Commune, pour préciser l’adresse des événements enregistrés dans l’arbre généalogique.

Ici, je « force » un peu la main au logiciel pour mieux me repérer dans les migrations des ancêtres. Sans ces informations précises, j’avais l’impression d’errer dans des impasses sans panneaux indicateurs.

Liste géolocalisée des villages en Ker sur Moëlan

Voici une partie de la liste que j’ai mise au point pour les ancêtres de la commune de Moëlan, les villages dont le nom commence par Ker, les plus nombreux.

ListeKerGeolocalises.png

Le résultat de cette saisie particulière est que j’ai exactement les lieux de vie des ancêtres sur la carte de ma commune. Je peux ainsi utiliser avec intérêt l’Arbre des régions proposé par Hérédis 2019.

L’arbre des régions de mon grand-père

tableau-villages.png

Mes ancêtres n’ont pas été de grands voyageurs : en trois siècles et demi, ils ont parcouru sept kilomètres environ !

Mon échantillon d’ancêtres ne concerne que ceux de mon grand-père Louis-Marie le Doze (Kerantorec 1875- Bourg 1950), le personnage-racine choisi pour la rédaction d’un ouvrage sur l’histoire de mon village. Les branches de son épouse sont venues du Morbihan, de vrais aventuriers…

Mais la légende dit que nous venons de bien plus loin, de Galice, du Portugal ou d’Irlande. Un bateau aurait fait naufrage dans l’estuaire du Belon et de l’Aven. Je cherche encore la part de vérité. A suivre !

Gaelle Kermen,
Kerantorec, le 7 novembre 2019


Strava est une application sportive, permettant de tracer les parcours et performances.
Hérédis est un logiciel de généalogie.


Rappel : l’exposition d’automne de Mémoires et Photos de Moëlan sur les villages autour de Kergroës, dont Kerantorec, est visible jusqu’à la fin de la semaine. Elle est très riche et vaut le déplacement.

Ellipse : tous les jours jusqu’au 11 novembre inclus, de 14h à 18h, entrée gratuite

http://memoiresetphotos.free.fr/


portraitGaelleKermenparAnaLDSGaelle Kermen est l’auteur de Scrivener plus simple, le guide francophone pour Mac, Windows et iOS, 2016-17, Aeon Timeline plus simple pour les francophones, 2019.
Dernier guide pratique sur l’utilisation de Scrivener pour iPad et iPhone : Écrire un livre entier sur iPad avec Scrivener.
Elle écrit aussi des livres de mémoires. En cours : Kerantorec un domaine breton, sortie fin 2019.
Les ebooks sont publié sur toutes les plateformes numériques.
Apple : format epub pour iPad et iPhone
Amazon : format .mobi pour Kindle, Fire et application pour ordinateurs
Smashwords : format .epub (iPad et tablettes Android), .mobi (Kindle)

Kerantorec : comment j’ai commence la genealogie

Lorsque j’ai commencé à vivre à Kerantorec, c’était d’abord de façon saisonnière depuis 1976 lorsque nous avons ouvert, mon mari et moi, une crêperie au village.

Nous habitions à cheval sur l’Ariège et la Bretagne, puis, sur la Haute-Savoie et la Bretagne. Je ne connaissais pas grand chose sur la généalogie de mes ancêtres. J’avais écouté ma grand-mère conter des anecdotes sur ses ancêtres et parler de ceux de Kerantorec. Mais je n’avais pas gardé beaucoup de souvenirs. La crêperie me permettait de rencontrer de nombreux cousins de la famille, de toutes les branches, et j’avais envie de les situer dans l’arbre généalogique général. Mais j’étais pressée par l’éducation des enfants, la gestion de la crêperie et les deux déménagements annuels dans un sens ou dans l’autre à travers la France.

Je me suis posée chez moi, quand j’ai demandé le divorce en octobre 1983. J’ai eu le privilège de pouvoir être près de mon père dans les derniers mois de sa vie.

Quelques jours avant sa mort, ce devait être en février 1984, il est parti le jour de mon anniversaire, le 3 mars, mon père m’a tendu un livre qui avait appartenu à son grand-père Martial le Doze.

Le livre était annoté avec le nom du village de Kermoguer, où se situait autrefois un Manoir dont on disait que la tour avait été détruite par le propriétaire après un accident. Le monsieur du manoir jouait avec sa petite fille à faire ce qu’on appelle « l’avion », il aurait lâché l’enfant qui serait allée se fracasser contre le mur de la tour. Traumatisé par la mort de l’enfant, il aurait ordonné que la tour soit détruite.

Est-ce un vrai ou un faux souvenir que j’ai conservé en ma mémoire ? Je ne sais, mais j’ai toujours évité ces jeux avec mes enfants ; j’ai toujours eu peur quand un de mes gendres faisait sauter en l’air son fils, mon petit-fils.

Le manoir est tombé en ruine. Il l’est toujours actuellement. Dans les années 50, les jeunes propriétaires ont préféré faire bâtir une maison neuve devant le manoir que de restaurer celui-ci. Pour moi, enfant, puis adolescente, ce type de maison était une insulte au paysage. J’étais déjà sensible aux vieilles pierres et ces maisons en parpaings me semblaient bien moches à côté du pigeonnier qu’on pouvait voir un peu plus loin. Le pigeonnier a été restauré par des bénévoles d’association de défense du patrimoine et se visite actuellement. J’y passe régulièrement quand je circule à vélo dans la commune.

pigeonnier-Kermoguer

Le livre que me montrait mon père faisait état d’un humour particulier dont mon père riait encore dans ses derniers jours de vie. La page de garde avait été pliée pour qu’on lise Le livre du chien. Quand on dépliait la page, on lisait Le livre du chrétien. Humour catholique potache.

Kermoguer intriguait mon père. Soudain, il ne savait plus pourquoi son grand-père Martial, qui l’avait élevé quelques années à Kerantorec après la naissance de son frère Marcel, avait lui été élevé au manoir de Kermoguer.

Mon père m’avait demandé de trouver pourquoi Martial avait dû partir vivre à cet endroit.

Mon père est mort le 3 mars et je n’ai pas répondu tout de suite à sa question. Ces jours-là, je lisais des livres sur Paul Gauguin et j’avais encore des questions à lui poser sur ses souvenirs de Marie Poupée, l’aubergiste du Pouldu, l’hôtesse des peintres, qui avait construit la maison que notre grand-père Louis le Doze avait rachetée, à Kerfany, en 1925, après son départ à Toulon, où elle avait vécu de 1924 à 44. Marie Henry est morte dans les bombardements de la ville et a été enterrée dans une fosse commune.

Le lendemain de la mort de mon père, alors que j’étais dans sa maison pour garder le foyer allumé, chaud et vivant, j’avais eu la tentation d’aller frapper à la porte de sa chambre, pour lui poser une question. J’avais été retenue, me rappelant qu’il était mort le samedi midi, par cette pensée qu’il mettait au plus profond de mon cerveau : « Maintenant, c’est toi qui vas trouver les réponses aux questions. Et tu pourras guider les autres pour qu’ils les trouvent eux-mêmes. »

La transmission s’est faite à ce moment. Cette intime conviction ne m’a plus quittée. Désormais, mon père ne serait plus là pour me guider, mais il m’accompagnerait encore par l’esprit et je trouverais moi-même les réponses aux questions, parce qu’orpheline de père à 38 ans, j’étais devenue une adulte responsable.

La réponse à sa question sur Kermoguer, je suis allée la chercher à la Mairie de Moëlan, en novembre et décembre 1984. Dès les premières recherches, je savais pourquoi son grand-père avait quitté sa maison natale de la ferme de Plaçamen où son père Guillaume le Doze devait être Grand valet auprès du Comte de Mauduit dans une ferme modèle, pour aller vivre avec sa mère et sa grande sœur Joséphine à Kermoguer où vivaient sa tante et son grand-père Pierre le Doze. Guillaume le Doze était mort alors que son fils avait huit ans. La maman, Marie-Josèphe Orvoën, née à Kerrel, non loin de Plaçamen, s’était réfugiée chez son frère Pierre Orvoën, qui était marié à la sœur Madeleine de son mari Guillaume le Doze.

Le cadeau de Noël que j’ai fait cette année-là aux proches de ma famille a été un premier arbre généalogique, réalisé pour chacun et chacune, à l’encre de chine sur papier Canson, roulé comme un parchemin et attaché avec un ruban. J’ai gardé un exemplaire dans mes archives. Je l’avais un peu tâché et il était hors de question que je l’offre à ma nièce de cinq ans. Elle en a reçu un parfait, qu’elle a déroulé en chantant, comme les anges musiciens des fresques des églises…

ArbreCamille-1984

Ainsi je suis entrée dans la généalogie de Kerantorec, pour répondre à une question sacrée, posée par mon père quelques jours avant son dernier souffle.

C’est pourquoi j’aime circuler à vélo sur les terres où je sais que mes ancêtres ont vécu. Leur esprit reste vivant en moi et le resteront dans ces pages qui veulent retracer un peu de leur histoire avec celle de leurs descendants.

Depuis, l’arbre généalogique s’est beaucoup étoffé. Je vois deux erreurs sur cet arbre primitif : j’ai cru que Martial était né à Khermen, alors qu’il est né à Plaçamen. Sa mère était née à Kerrel et non à Kersel. Ses parents étaient cultivateurs à la ferme de Plaçamen. Je connais désormais toutes les migrations des ancêtres d’un village à l’autre en trois siècles. Je ne connais pas encore toutes les causes. Je les cherche dans les archives départementales. Une enquête passionnante. J’en dirai plus dans les prochains articles et dans les chapitres de mon livre en cours : Kerantorec un domaine breton.

Gaelle Kermen
Kerantorec, le 18 octobre 2019


Arbre généalogique publié sur HeredisOnline

Arbre généalogique publié sur Geneanet


portraitGaelleKermenparAnaLDSGaelle Kermen est l’auteur de Scrivener plus simple, le guide francophone pour Mac, Windows et iOS, 2016-17, Aeon Timeline plus simple pour les francophones, 2019.
Dernier guide pratique sur l’utilisation de Scrivener pour iPad et iPhone : Écrire un livre entier sur iPad avec Scrivener.
Elle écrit aussi des livres de mémoires. En cours : Kerantorec un domaine breton, sortie fin 2019.
Les ebooks sont publié sur toutes les plateformes numériques.
Apple : format epub pour iPad et iPhone
Amazon : format .mobi pour Kindle, Fire et application pour ordinateurs
Smashwords : format .epub (iPad et tablettes Android), .mobi (Kindle)

Exposition Memoires et Photos de Moelan automne 2019

L’association Mémoires et Photos de Moëlan propose une exposition du 19 octobre au 11 novembre 2019 : Kergroës et les villages des alentours.

2019-Kergroes-2
Affiche de l’exposition 2019

Dans les villages, on trouve Kerantorrec.
Au mois de juin dernier, j’ai été contactée par Laurence Penven pour participer à l’élaboration des panneaux sur Kerantorec (je l’écris avec un seul r : Kerantorec, ce qui est expliqué dans l’exposition).
Il se trouve que j’ai commencé un livre sur l’histoire de mon village lors du NaNoWriMo de novembre 2018 et que j’avais déjà fait un plan détaillé et rédigé près de 60 000 mots.

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Ecran de mon iPad mini avec Scrivener iOS au milieu du mois de NaNoWriMo 2018

Je lui ai envoyé le plan de mes recherches en cours, elle a sélectionné les sujets les plus pertinents dans le cadre d’une exposition.
Nous nous sommes vues début juillet pour décider des sujets à traiter. C’était assez simple pour moi, il suffisait de scanner des photos et revoir des articles déjà écrits.
J’étais en pleine rédaction de deux guides pratiques, Aeon Timeline plus simple pour les francophones, un nouvel espace-temps, publié le 1 août, et Écrire un livre entier sur iPad avec Scrivener, publié le 1 septembre.

Je pouvais, dès le 28 août, me consacrer au sujet de l’exposition : Kerantorec, mon village depuis 1973, entre l’Ariège et la Haute-Savoie, puis comme seul domicile depuis 1984. L’exposition me donnait l’occasion de fouiller dans mes caisses d’archives, de relire les souvenirs de mon oncle Lucien et de mon frère Yves ou l’ouvrage de référence de Gabrielle Meuric-Philipon, Moëlan en Cornouaille, que ma mère avait offert à ses six enfants à sa sortie en 1975. Je ressortais des documents conservés lors de l’exploitation de la crêperie avec mon mari Jean-Claude Portet (1949-2016) et je me remémorais de nombreux souvenirs, comme ceux du tournage du film avec Pierre Richard et Jean Carmet, Un chien dans un jeu de quilles de Bernard Guillou, enfant de Moëlan, en 1982.
Le 5 septembre, je pouvais fournir à Laurence Penven, de nombreux chapitres composés d’articles succints et de photos, dont on aura ici une petite idée.

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Plan des dossiers transmis à Laurence Penven

Nous avons échangé quelques mails. Laurence Penven m’a envoyé ses maquettes de trois panneaux, pour vérifier s’il y avait des erreurs. Le 17 septembre, les panneaux étaient finis, prêts pour les corrections typographiques, que plusieurs paires d’yeux, dont la mienne, ont vérifiées. Avant la fin septembre, les PDF étaient envoyés à l’impression sur toile. J’en donne ici un aperçu.

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En continuant à fouiller dans mes archives, j’ai retrouvé des actes notariés intéressants sur l’origine des biens, Laurence a proposé de les transcrire, elle a fait le premier, j’ai continué les trois autres, qui m’ont bien aidée à entrer dans le sujet de mon livre.

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Depuis la mi-septembre, je travaille sur l’arbre généalogique des ancêtres qui nous ont menés à ce village, au milieu de la commune de Moëlan. Je complète sur le logiciel Hérédis 2019 l’arbre élaboré sur fiches bristol en 1985 à partir des les registres municipaux et départementaux d’origine. J’avais fait les saisies informatiques sur Geditcom entre 2008 et 2015.

Je me suis plongée dans le cadastre napoléonien pour repérer les maisons où nous habitons encore et dans les recensements pour savoir qui y habitait avant nous.

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Ancien cadastre Section S2 de Kermoguer

C’est une enquête passionnante, que je partagerai ici sur le blog de Kerantorec d’ici la publication du livre Kerantorec un domaine breton à la fin de la décennie 2010 (solstice d’hiver 2019).

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Indiegraphics Cover (détail tableau, 1990, Erhardt Bardt)

Pour l’instant, je vous invite à visiter l’exposition de Mémoires et Photos de Moëlan, ouverte de 14:00 à 18:00 tous les jours du samedi 19 octobre au lundi 11 novembre à la salle Brigneau de l’espace culturel L’ellipse, en face du magasin Intermarché.

Bon vent !
Gaelle Kermen
Kerantorec, le 17 octobre 2019


Moëlan en Cornouaille, Gabrielle Meuric-Philippon, 1975 (On le trouve encore sur Amazon.)

Un chien dans un jeu de quille, Bernard Guillou, 1982, Fideline Films

Mémoires et Photos de Moëlan

Laurence Penven est l’auteur des pages sur la vie artistique de la commune.

Logiciels généalogiques utilisés : Geditcom (US) et Hérédis 2019


portraitGaelleKermenparAnaLDSGaelle Kermen est l’auteur de Scrivener plus simple, le guide francophone pour Mac, Windows et iOS, 2016-17, Aeon Timeline plus simple pour les francophones, un nouvel espace-temps, 2019. Dernier guide pratique sur l’utilisation de Scrivener pour iPad et iPhone : Écrire un livre entier sur iPad avec Scrivener.
Elle écrit aussi des livres de mémoires.
En cours :
Kerantorec un domaine breton, sortie fin 2019.
Les ebooks sont publié sur toutes les plateformes numériques.
Apple : format epub pour iPad et iPhone
Amazon : format .mobi pour Kindle, Fire et application
Smashwords : format .epub (iPad et tablettes Android), .mobi (Kindle)