Genealogie : géolocalisation sur Heredis

Les nouveaux logiciels de généalogie nous permettent de cartographier les migrations de nos ancêtres à travers les siècles. Voici la méthode que j’ai employée pour géolocaliser les lieux enregistrés dans le Dictionnaires des lieux sur Hérédis 2019.

Actualisation du 16 novembre 2019
Je suis en train de tester la version 2020 d’Hérédis et déjà je vois un grand pas en avant sur la géolocalisation des lieux dits Subdivision, des adresses pour parler plus simplement.

Capture d’écran 2019-11-16 à 18.14.06

Ma méthode est donc obsolète pour ce logiciel. Mais la démarche peut être inspirante.


Ma commune s’appelait Moëlan avant que mon grand-père Louis-Marie Le Doze, dès 1924, demande qu’on ajoute sur-Mer pour que son courrier d’affaires ne parte pas sur Meslan ou Doëlan. Le décret d’appellation Moëlan-sur-Mer a été signé par le Président Gaston Doumergue en 1929.

Lorsque je tentais de localiser leurs migrations, si je ne mettais que l’appellation actuelle de la commune, mes ancêtres nés aux XVIIe, XVIIIe, XIXe siècles et au début du XXe, étaient réputés nés ou morts au centre du bourg de Moëlan, à l’église Saint-Melaine. Pour la rédaction des mémoires de mon village, il me fallait savoir d’où étaient venues les générations précédentes. J’avais besoin de précisions.

J’ai repris tous les noms des lieux de la commune enregistrés pendant des années sur le logiciel Geditcom pour faire une harmonisation des appellations et surtout géolocaliser chaque lieu d’événements majeurs. Au fil des saisies, j’avais utilisé différentes graphies, sur le logiciel Geditcom, puis Hérédis. Pour travailler sur l’arbre préparé pour la rédaction de cet ouvrage, il me fallait une seule appellation.
Je notais le code de la commune : 29350
Puis la région : Bretagne.
Le pays : France.
Enfin, j’ai fait la géolocalisation de chaque village et j’obtenais quelque chose d’aussi parlant que mes parcours Strava à vélo.

CartographieAncetresKerantorec.png


Méthode de géolocalisation généalogique

Sur le Dictionnaire des lieux du logiciel Hérédis (version Mac), je note ainsi les lieux de naissance, qui déterminent l’origine des ancêtres.

Le dictionnaire a une icône avec un panneau indicateur.

IconeDicoLieux.png

Je clique sur ce lien. https://www.coordonnees-gps.fr/conversion-coordonnees-gps.

Je cherche la géolocalisation du lieu que je veux enregistrer sur le site. Je tape l’adresse et le lieu, la commune et la région s’affiche dès que le village est repéré.GPS-adresse.png

Je clique sur le bouton Obtenir les coordonnées GPS.GPS-saisie-nom-lieu.png

Les données GPS s’affichent en degrés décimaux.GPS-degrés-décimaux.png

Je les copie dans les champs du lieu à enregistrer dans le Dictionnaire des lieux Hérédis.

GPS-acte-nouveau-lieu.png

La commune que je viens d’enregistrer s’appelle donc Kerandrège, Moëlan, avec toutes les références nécessaires pour la géolocalisation. Le lieu s’affiche dans la carte de droite. Je peux cliquer sur OK pour faire l’enregistrement et continuer la saisie de l’événement en cours.
Je pourrai mettre des photos dans le champ de gauche en haut quand je visiterai les villages à vélo, au gré des vies des ancêtres.

Note importante
Comme on le voit en bas de la capture d’écran, la Subdivision est prévue dans les champs d’enregistrement des données d’état-civil sous celui de la Commune pour le Domicile, mais on ne la retrouve pas au moment de préciser l’adresse dans le Dictionnaire des lieux. Il serait plus pratique d’avoir un champ Subdivision avant celui de la Commune, pour préciser l’adresse des événements enregistrés dans l’arbre généalogique.

Ici, je « force » un peu la main au logiciel pour mieux me repérer dans les migrations des ancêtres. Sans ces informations précises, j’avais l’impression d’errer dans des impasses sans panneaux indicateurs.

Liste géolocalisée des villages en Ker sur Moëlan

Voici une partie de la liste que j’ai mise au point pour les ancêtres de la commune de Moëlan, les villages dont le nom commence par Ker, les plus nombreux.

ListeKerGeolocalises.png

Le résultat de cette saisie particulière est que j’ai exactement les lieux de vie des ancêtres sur la carte de ma commune. Je peux ainsi utiliser avec intérêt l’Arbre des régions proposé par Hérédis 2019.

L’arbre des régions de mon grand-père

tableau-villages.png

Mes ancêtres n’ont pas été de grands voyageurs : en trois siècles et demi, ils ont parcouru sept kilomètres environ !

Mon échantillon d’ancêtres ne concerne que ceux de mon grand-père Louis-Marie le Doze (Kerantorec 1875- Bourg 1950), le personnage-racine choisi pour la rédaction d’un ouvrage sur l’histoire de mon village. Les branches de son épouse sont venues du Morbihan, de vrais aventuriers…

Mais la légende dit que nous venons de bien plus loin, de Galice, du Portugal ou d’Irlande. Un bateau aurait fait naufrage dans l’estuaire du Belon et de l’Aven. Je cherche encore la part de vérité. A suivre !

Gaelle Kermen,
Kerantorec, le 7 novembre 2019


Strava est une application sportive, permettant de tracer les parcours et performances.
Hérédis est un logiciel de généalogie.


Rappel : l’exposition d’automne de Mémoires et Photos de Moëlan sur les villages autour de Kergroës, dont Kerantorec, est visible jusqu’à la fin de la semaine. Elle est très riche et vaut le déplacement.

Ellipse : tous les jours jusqu’au 11 novembre inclus, de 14h à 18h, entrée gratuite

http://memoiresetphotos.free.fr/


portraitGaelleKermenparAnaLDSGaelle Kermen est l’auteur de Scrivener plus simple, le guide francophone pour Mac, Windows et iOS, 2016-17, Aeon Timeline plus simple pour les francophones, 2019.
Dernier guide pratique sur l’utilisation de Scrivener pour iPad et iPhone : Écrire un livre entier sur iPad avec Scrivener.
Elle écrit aussi des livres de mémoires. En cours : Kerantorec un domaine breton, sortie fin 2019.
Les ebooks sont publié sur toutes les plateformes numériques.
Apple : format epub pour iPad et iPhone
Amazon : format .mobi pour Kindle, Fire et application pour ordinateurs
Smashwords : format .epub (iPad et tablettes Android), .mobi (Kindle)

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Kerantorec : comment j’ai commence la genealogie

Lorsque j’ai commencé à vivre à Kerantorec, c’était d’abord de façon saisonnière depuis 1976 lorsque nous avons ouvert, mon mari et moi, une crêperie au village.

Nous habitions à cheval sur l’Ariège et la Bretagne, puis, sur la Haute-Savoie et la Bretagne. Je ne connaissais pas grand chose sur la généalogie de mes ancêtres. J’avais écouté ma grand-mère conter des anecdotes sur ses ancêtres et parler de ceux de Kerantorec. Mais je n’avais pas gardé beaucoup de souvenirs. La crêperie me permettait de rencontrer de nombreux cousins de la famille, de toutes les branches, et j’avais envie de les situer dans l’arbre généalogique général. Mais j’étais pressée par l’éducation des enfants, la gestion de la crêperie et les deux déménagements annuels dans un sens ou dans l’autre à travers la France.

Je me suis posée chez moi, quand j’ai demandé le divorce en octobre 1983. J’ai eu le privilège de pouvoir être près de mon père dans les derniers mois de sa vie.

Quelques jours avant sa mort, ce devait être en février 1984, il est parti le jour de mon anniversaire, le 3 mars, mon père m’a tendu un livre qui avait appartenu à son grand-père Martial le Doze.

Le livre était annoté avec le nom du village de Kermoguer, où se situait autrefois un Manoir dont on disait que la tour avait été détruite par le propriétaire après un accident. Le monsieur du manoir jouait avec sa petite fille à faire ce qu’on appelle « l’avion », il aurait lâché l’enfant qui serait allée se fracasser contre le mur de la tour. Traumatisé par la mort de l’enfant, il aurait ordonné que la tour soit détruite.

Est-ce un vrai ou un faux souvenir que j’ai conservé en ma mémoire ? Je ne sais, mais j’ai toujours évité ces jeux avec mes enfants ; j’ai toujours eu peur quand un de mes gendres faisait sauter en l’air son fils, mon petit-fils.

Le manoir est tombé en ruine. Il l’est toujours actuellement. Dans les années 50, les jeunes propriétaires ont préféré faire bâtir une maison neuve devant le manoir que de restaurer celui-ci. Pour moi, enfant, puis adolescente, ce type de maison était une insulte au paysage. J’étais déjà sensible aux vieilles pierres et ces maisons en parpaings me semblaient bien moches à côté du pigeonnier qu’on pouvait voir un peu plus loin. Le pigeonnier a été restauré par des bénévoles d’association de défense du patrimoine et se visite actuellement. J’y passe régulièrement quand je circule à vélo dans la commune.

pigeonnier-Kermoguer

Le livre que me montrait mon père faisait état d’un humour particulier dont mon père riait encore dans ses derniers jours de vie. La page de garde avait été pliée pour qu’on lise Le livre du chien. Quand on dépliait la page, on lisait Le livre du chrétien. Humour catholique potache.

Kermoguer intriguait mon père. Soudain, il ne savait plus pourquoi son grand-père Martial, qui l’avait élevé quelques années à Kerantorec après la naissance de son frère Marcel, avait lui été élevé au manoir de Kermoguer.

Mon père m’avait demandé de trouver pourquoi Martial avait dû partir vivre à cet endroit.

Mon père est mort le 3 mars et je n’ai pas répondu tout de suite à sa question. Ces jours-là, je lisais des livres sur Paul Gauguin et j’avais encore des questions à lui poser sur ses souvenirs de Marie Poupée, l’aubergiste du Pouldu, l’hôtesse des peintres, qui avait construit la maison que notre grand-père Louis le Doze avait rachetée, à Kerfany, en 1925, après son départ à Toulon, où elle avait vécu de 1924 à 44. Marie Henry est morte dans les bombardements de la ville et a été enterrée dans une fosse commune.

Le lendemain de la mort de mon père, alors que j’étais dans sa maison pour garder le foyer allumé, chaud et vivant, j’avais eu la tentation d’aller frapper à la porte de sa chambre, pour lui poser une question. J’avais été retenue, me rappelant qu’il était mort le samedi midi, par cette pensée qu’il mettait au plus profond de mon cerveau : « Maintenant, c’est toi qui vas trouver les réponses aux questions. Et tu pourras guider les autres pour qu’ils les trouvent eux-mêmes. »

La transmission s’est faite à ce moment. Cette intime conviction ne m’a plus quittée. Désormais, mon père ne serait plus là pour me guider, mais il m’accompagnerait encore par l’esprit et je trouverais moi-même les réponses aux questions, parce qu’orpheline de père à 38 ans, j’étais devenue une adulte responsable.

La réponse à sa question sur Kermoguer, je suis allée la chercher à la Mairie de Moëlan, en novembre et décembre 1984. Dès les premières recherches, je savais pourquoi son grand-père avait quitté sa maison natale de la ferme de Plaçamen où son père Guillaume le Doze devait être Grand valet auprès du Comte de Mauduit dans une ferme modèle, pour aller vivre avec sa mère et sa grande sœur Joséphine à Kermoguer où vivaient sa tante et son grand-père Pierre le Doze. Guillaume le Doze était mort alors que son fils avait huit ans. La maman, Marie-Josèphe Orvoën, née à Kerrel, non loin de Plaçamen, s’était réfugiée chez son frère Pierre Orvoën, qui était marié à la sœur Madeleine de son mari Guillaume le Doze.

Le cadeau de Noël que j’ai fait cette année-là aux proches de ma famille a été un premier arbre généalogique, réalisé pour chacun et chacune, à l’encre de chine sur papier Canson, roulé comme un parchemin et attaché avec un ruban. J’ai gardé un exemplaire dans mes archives. Je l’avais un peu tâché et il était hors de question que je l’offre à ma nièce de cinq ans. Elle en a reçu un parfait, qu’elle a déroulé en chantant, comme les anges musiciens des fresques des églises…

ArbreCamille-1984

Ainsi je suis entrée dans la généalogie de Kerantorec, pour répondre à une question sacrée, posée par mon père quelques jours avant son dernier souffle.

C’est pourquoi j’aime circuler à vélo sur les terres où je sais que mes ancêtres ont vécu. Leur esprit reste vivant en moi et le resteront dans ces pages qui veulent retracer un peu de leur histoire avec celle de leurs descendants.

Depuis, l’arbre généalogique s’est beaucoup étoffé. Je vois deux erreurs sur cet arbre primitif : j’ai cru que Martial était né à Khermen, alors qu’il est né à Plaçamen. Sa mère était née à Kerrel et non à Kersel. Ses parents étaient cultivateurs à la ferme de Plaçamen. Je connais désormais toutes les migrations des ancêtres d’un village à l’autre en trois siècles. Je ne connais pas encore toutes les causes. Je les cherche dans les archives départementales. Une enquête passionnante. J’en dirai plus dans les prochains articles et dans les chapitres de mon livre en cours : Kerantorec un domaine breton.

Gaelle Kermen
Kerantorec, le 18 octobre 2019


Arbre généalogique publié sur HeredisOnline

Arbre généalogique publié sur Geneanet


portraitGaelleKermenparAnaLDSGaelle Kermen est l’auteur de Scrivener plus simple, le guide francophone pour Mac, Windows et iOS, 2016-17, Aeon Timeline plus simple pour les francophones, 2019.
Dernier guide pratique sur l’utilisation de Scrivener pour iPad et iPhone : Écrire un livre entier sur iPad avec Scrivener.
Elle écrit aussi des livres de mémoires. En cours : Kerantorec un domaine breton, sortie fin 2019.
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